Souvent on confond Histoire et mémoire. Les deux sont intimement liés mais ils n'empêchent qu'ils sont différents. Il existe plusieures mémoires, par exemple pour l'occupation entre 1940 et 1945, il existe la mémoire de ceux qui ont "décidé" de collaborer, ceux qui ont fait le choix de résister activement, ceux qui résistent passivement,...Chaque individus a sa mémoire, la mémoire se base sur un « vécu » particulier, c'est également une représentation mentale du passé, ou plutôt d'un passé. On comprend bien évidement qu'à partir de ces diverses mémoires il existe des oppositions, et même des conflits. En revanche, l'Histoire se veut d'être universelle, il n'existe pas des histoires mais il existe une seule et unique Histoire. Je ne dis pas qu'il n'existe pas plusieurs explications pour un phénomène donné, qu'il n'y a pas des nuances; je dis que ce phénomène a eu lieu et l'on ne peut pas le nier, là où il y a divergence c'est sur la raison, la cause de cette événement. Les lois mémorielles tentent d'établir une histoire officielle par la loi, une histoire figée. Or l'Histoire est tout sauf figée, l'Histoire évolue; c'est le but des recherches historiques. L'Histoire est nécessairement partielle: manque de documents, on passe parfois à côté d'un phénomène, d'une explication.
Une chose n'est pas juste parce qu'elle est loi. Mais elle doit être la loi parce qu'elle est juste (Montesquieu), cette citation s’applique à l’histoire. La prise de conscience qu’un événement passé est juste ne doit pas se faire parce que la loi dit ça mais parce que l’Histoire montre que cet événement est juste. La loi ne doit pas constituer l’histoire, la loi n’est pas là pour écrire l’histoire.
Pour ceux dont les conflits de mémoires intéressent: Les guerres de mémoire, la France et son histoire; dirigé par Pascal Blanchard et Isabelle Veyrat-Masson, édition La Découverte.